Servir la France : 10 ans du portail de l’IE (Intelligence Economique), 15ème édition du Gala de l’IE et 25 ans de l’EGE (Ecole de Guerre Économique) : félicitations et remerciements aux organisateurs

Le 30 juin 2022, le cabinet SÉLÈNE Avocats (représenté par Louise Maréchal, stagiaire, réserviste et membre des Jeunes IHEDN) a eu le plaisir d’assister au colloque organisé par l’Association de l’Ecole de Guerre économique (AEGE) et le Portail de l’IE en coopération avec Assas Junior Entreprise et EGE Junior Entreprise.

Il réunissait 11 experts autour du thème « Servir la France ». Ce colloque de qualité a été l’occasion d’assister à cinq tables rondes allant de la réindustrialisation à la guerre de demain, en passant par l’armement, les investissements et intérêts français et le numérique.

Pour un cabinet d’avocats (dont le gérant a servi au sein du 6eme bataillon de chasseurs alpins de Grenoble et qui n’est pas insensible à la sphère militaire en particulier les drones militaires), ce fut l’occasion de se remettre en question, de réactualiser ses connaissances et de :

  • prendre conscience davantage d’un certain nombre de phénomènes plus ou moins inquiétants (fait que la guerre de demain soit passée à 5 dimensions : Terre, Mer, Air, mais aussi Espace et Cyber ! Et « guerre du numérique » générant le cas échéant des questions de droit ;
  • voir « plus loin et plus large »  : en effet, un dossier juridique ou judiciaire en particulier à l’international, comporte de multiples facettes – dont la dimension géopolitique – qu’il convient en permanence d’intégrer en vue d’une compréhension complète des enjeux d’un dossier).

 

Avant d’aborder ces différents enjeux, le directeur de l’EGE, Monsieur Christian Harbulot a prononcé quelques mots particulièrement intéressants.

Tout d’abord, il a présenté l’EGE, fondée en 1997, et sa formation dont la vocation est de s’inscrire dans le temps en servant la France. Aujourd’hui, l’EGE dénombre 3000 anciens dont la plupart ont travaillé dans les renseignements. Il existe donc un lien étroit entre l’EGE et l’armée française.

Il y a une réelle volonté de créer une culture écrite de la « guerre de l’information ». Pour cela, il est important de transmettre et d’interpréter la connaissance, y compris celle de l’ennemi, c’est fondamental. Reste à savoir qui est « l’ennemi »…

Actuellement, la population française n’est pas prête à intégrer pleinement les « paramètres » notre monde. Celui-ci se divise en trois :

  • le premier est celui de la mondialisation, il n’est plus possible de comparer l’économie chinoise avec l’économie américaine, ce sont des systèmes économiques différents. On constate ainsi que l’enseignement supérieur français enseigne un monde du passé. Il faut pourtant s’adapter et repenser les rapports de force ;
  • le deuxième monde est celui qui est apparu avec la pandémie autrement dit celui de la dépendance économiquequi a de lourdes conséquences. En effet, les besoins vitaux ne concernent plus l’appareil d’état, or la doctrine concerne cet appareil d’état, mais elle ne va pas au-delà. Les lois du marché ne répondent pas à ses besoins vitaux. Là encore, cela n’est pas enseigné ;
  • le troisième monde correspond aux comportements économiques et de créativité sociale générés par la relocalisation. On observe par exemple un système absurde de paiement des énergies en France avec un problème notamment sur l’appréhension du nucléaire sur lequel les avis divergent grandement.

 

Finalement, on remarque l’importance de la rhétorique et de l’enseignement. Comment faire comprendre aux jeunes que le futur ne consiste pas seulement à trouver une belle profession, mais également à se souvenir de son pays et de « ce qu’on lui doit » ? Ainsi, ces tables rondes avaient vocation à répondre à ces interrogations et expliquer comment servir la France en ces temps agités et complexes.

Afin de ne pas abuser de la patience des lecteurs, les auteurs de cette brève chez SÉLÈNE Avocats, se contenteront dans un premier temps de lister ci-dessous les thèmes des 5 tables rondes et en profiteront pour remercier les divers intervenants pour la qualité de leurs interventions, mais également Maryanne NABET (diplômée de l’EGE et récemment brillamment admise au barreau de Paris) pour son aimable invitation.

 

Table ronde n°1 : Réinventer l’État stratège – Réindustrialiser la France

Intervenants :

  • Anaïs Voy-Gillis, Docteure en géographie de l’Institut français de Géopolitique et spécialiste des questions industrielles
  • Yves-Marie Cann, Managing director de FGS Global et ancien conseiller auprès de la ministre déléguée chargée de l’industrie
  • Cécile Dekeuwer, Présidente de WeCo et avocate de formation, membre du collectif start-up industrielles France

 

Table ronde n°2 : Droit et compétitivité : le cas de l’export d’armement

Intervenant :

  • Philippe Graver, consultant senior chez Wagram Consulting, ancien chef du bureau Asie du Sud à la DGA et ancien responsable contrôle export chez NAVAL GROUP

 

Table ronde n°3 : Protéger les investissements et intérêts français en Afrique

Intervenants :

  • David Hornus, fondateur de CORPGUARD (conseil en IE et Risk management), auteur de « Danger zone. Témoignage d’un professionnel de la gestion de crise »
  • Nicolas Boutinot, Directeur adjoint Business Unit de ARISE « Amarante Risk Intelligence & Strategic Expertise »
  • Peer De Jong, Vice-Président de Themiis

 

Table ronde n°4 : Comment la France lutte-t-elle contre les ingérences numériques étrangères ?

Intervenant :

  • Gabriel Ferriol, chef de service de VIGINUM

 

Table ronde n°5 : Les guerres de demain

Intervenants :

  • Vice Amiral d’escadre Arnaud Coustillière, Premier officier général à la cyberdéfense et créateur de la DIGINUM
  • Capitaine Pierre Doutre, officier de l’OTAN et spécialiste des PSY-OPS
  • Arnaud Walter, ingénieur en chef de l’armement à la DGA, service S2IE (service des affaires industrielles et de l’intelligence économique)